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Sur la Société au temps d’Homère

Lundi 1er mars 1880 ♦ Actualité

La curieuse et savante étude de M. Pauliat, publiée dans la Nouvelle Revue du 15 janvier, sur la Société au temps d’Homère, a valu à son auteur le témoignage le plus flatteur qu’il pût ambitionner. M. Gladstone, dont on sait la compétence et l’autorité en tout ce qui touche au chantre de l’Iliade et de l’Odyssêe, et qui, même au milieu des luttes de la politique, garde le culte de son poète favori, vient d’adresser à notre collaborateur la lettre suivante, que nous trouvons reproduite dans le Daily News :

Hawarden, 11 février 1880.

« Monsieur,

« Lorsque vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, j’étais absent de chez moi, à Cologne, auprès du lit de maladie et même du lit de mort d’une sœur. Cela vous expliquera, je l’espère, le retard de ma réponse.

« En général, je me sens fort embarrassé par les requêtes qui me sont adressées par des auteurs et surtout par les requêtes de mes confrères ès études homériques, de donner mon opinion, tout humble qu’elle soit, sur leurs productions.

« Mais dans votre cas, monsieur, je ne me sens aucun embarras semblable. Sans circonlocution, je pense que votre travail dans son ensemble est admirable ; vaste et lumineux dans sa conception, éminemment clair dans son expression. Cette dernière qualité ne doit pas être moins estimée, parce que vous la possédez, à ce qu’il me semble, avec tous ou presque tous les écrivains qui appartiennent à votre grand pays. Je salue avec plaisir cet échantillon de vos travaux homériques, et je me réjouis de savoir de vous-même que ce n’est qu’un échantillon.

« J’écris étant encore à la campagne. Mais, la semaine prochaine, il faudra me rendre à Londres pour remplir mes devoirs au Parlement. En attendant, je prends la liberté de vous envoyer deux brochures qui pourront vous offrir quelque intérêt à cause du sujet seul.

« J’ai l’honneur, etc.

W. Gladstone. »

La Nouvelle Revue (Mars 1880)
Imprimé sur une presse rotative virtuelle à l'imprimerie municipale de Cheynac.