Actualité de novembre 1879
♦ Admission au volontariat — Un événement d’une réelle importance au point de vue militaire a marqué ces derniers jours.
Le nombre de points pour l’admission au volontariat d’un an, qui, l’année dernière, était de 35, a été élevé à 45. Il est donc vraisemblable que le chiffre des volontaires sera abaissé à moins de 5,000, tandis que les années précédentes il dépassait 9,000.
Cette mesure est incontestablement excellente.
Depuis longtemps les Chambres en réclamaient l’application, et on ne peut que féliciter le ministre de la guerre d’avoir compris que l’institution du volontariat d’un an ne pouvait subsister qu’à la condition de ne plus offrir les abus nombreux signalés dans le passé.
Mais si cette... suite →
♦ Nouveau commandant de corps d’armée — Un nouveau commandant de corps d’armée a été nommé depuis quelques jours.
Le général Billot, qui commandait à Lille la première division militaire, a été appelé à Marseille à la tête du 15e corps, en remplacement du général Lallemand, arrivé au ternie de ses trois années.
Cette nomination devait naturellement prêter à de vives critiques de la part des journaux réactionnaires, puisque le nouveau commandant de corps d’armée est républicain.
Quelques-uns même ont insinué que le général Billot ne s’était jamais occupé que de politique et n’avait joué comme militaire qu’un rôle des plus effacés.
La justice oblige à dire cependant que, durant la guerre de 1870, le... suite →
♦ Banquets légitimistes — Les banquets légitimistes du 29 septembre ont eu leur épilogue, le 14 octobre à la Roche-sur-Yon, l’ancienne Bourbon-Vendée. Le lieu avait été choisi avec l’intention visible de donner toute l’importance possible à cette manifestation retardataire. Pour lui imprimer plus de solennité, on l’avait fait précéder d’un pèlerinage à Lourdes, en manière de ce qu’on appelait autrefois la veillée des armes. De son coté, M. le comte de Chambord avait envoyé, avec mission de présider et de parler en son nom, un représentant spécial, lequel n’était rien moins que M. le comte Alexandre de Monti, secrétaire intime de Sa Majesté.
La présence de ce délégué royal avait accrédité le bruit que le... suite →
♦ Centième représentation de Notre-Dame de Paris — Nous arrivons un peu tard pour parler à notre tour de la centième représentation de Notre-Dame de Paris et nous associer à l’hommage rendu, à cette occasion, par toute la presse, au génie qui domine notre siècle du haut de sa verte vieillesse et de son œuvre immense. Bien assurément, en applaudissant ce drame puissant, où toute une époque se trouve pour ainsi dire condensée par une main savante et habile, notre génération ne peut se faire une idée exacte de l’effet produit à son apparition par cette œuvre magnifique, éclatant comme, un coup de tonnerre au milieu de cette littérature fausse et niaise, sans idéal, sans... suite →
♦ Élections de sénateurs le 9 novembre — Il y a eu deux élections de sénateurs le 9 novembre. Le département de la Charente avait à remplacer M. Hennessy : il a élu M. le maréchal Canrobert par 314 voix contre 126 données à M. Bellamy, 40 à M. Mathieu-Bodet et 15 voix perdues. Dans les Hautes-Alpes, il s’agissait de donner un successeur à M. de Ventavon. M. Guiffrey, candidat républicain, a été nommé par 140 suffrages, tandis que son concurrent réactionnaire, M. Bontoux, n’en obtenait que 94.
Le maréchal Canrobert apportant au Sénat les mémos opinions que son prédécesseur, rien n’est changé de ce côté. Par contre, M. Guiffrey, en prenant la place de... suite →
♦ Assimilation des colonies à la métropole — Le département de la marine vient de faire un pas nouveau dans la voie de l’assimilation des colonies à la métropole, voie suivie avec persistance par l’amiral Jauréguiberry depuis son entrée au ministère.
Les pouvoirs extraordinaires que conféraient aux gouverneurs des colonies les ordonnances anciennes, faites du temps de l’esclavage, vont être modifiés et restreints à ce qu’il est indispensable de donner au représentant du pouvoir central, en prévision du cas où il se trouverait dans l’impossibilité de communiquer avec le gouvernement. Sans doute on n’usait pas de ces facultés extraordinaires depuis bien des années déjà, mais c’était trop qu’un gouverneur pùt, par simple mesure administrative, fermer... suite →
♦ Deux figures bien originales — Deux figures bien originales, bien françaises, viennent de disparaître presque simultanément du monde politique et littéraire : MM. Valentin, sénateur du Rhône, et Louis Reybaud, l’auteur de Jérôme Paturot.
On croit lire une véritable légende en parcourant, étape par étape, la carrière, si noble à la fois et si tourmentée, de l’homme que le Sénat et le pays viennent de perdre, et l’on peut dire assurément que1, parmi les personnalités de notre jeune République, aucune ne fut plus pure ni plus sympathique. Intrépidité chevaleresque, dévouement absolu à ses idées, désintéressement invraisemblable, sentiment de l’honneur poussé jusqu’à l’extrême (et sa mort ne l’a que-trop prouvé !), M. Valentin eut toutes-les... suite →